Symboles visibles et cachés

La montagne a, en tout temps et en tout lieu, été associée d’une part aux divinités, et de l’autre à leur substitut  terrestre, le Souverain. D’une manière générale, tous les grands lieux sacrés sont des centres. La montagne, la pyramide, le stupa sont des élévations de ce centre.




Proche du ciel, ce centre est symboliquement un point infiniment petit ou infiniment grand, ou précisément le point de passage ou de transition entre le visible et l’invisible.





Les symboles sont à ce titre des structures à plusieurs niveaux de signification ; à la fois centre et axe, ils sont immuables et toujours agissants. Séjour symbolique des dieux, la montagne sacrée offre le privilège de renforcer, c'est-à-dire de potentialiser toutes choses. 





Tout ce que l’homme porte de plus intense ou de plus sacré en lui se trouve en quelque sorte renforcé, purifié, actualisé. Un vœu, une ambition, une guérison, un changement de vie se réalisent fréquemment après un tel pèlerinage. Dans tous les cas, l’ascension à titre spirituel d’un lieu sacré représente une mutation proprement magique de l’être, ce qui justifie et explique les durs sacrifices et souvent les peines et les risques considérables encourus par les pèlerins au cours des siècles.





Borobudur est dans sa forme même une montagne sacrée visible grâce à sa structure pyramidale. Il fait de plus face à cette autre pyramide naturelle qu’est le volcan Merapi. En ce sens, la montagne Symbolique répond directement à la montagne Visible. 





Mais de plus, Borobudur est construit avec une roche volcanique provenant précisément du mont Merapi. Ainsi la structure matérielle renforce comme naturellement l’aspect symbolique.